Boîte à question #9
Pour construire ce futur souhaité, ce que nous devons toutes et tous apprendre… à l’école, c’est :
Photo: Leilani Angel
La question relative à ce qu’il faudrait apprendre à l’école pour créer ces futurs souhaités joue un rôle charnière et constitue probablement le résultat le plus important de la consultation. En effet, cette question fait le lien entre les espoirs, les craintes et les enjeux collectifs exprimés jusque-là par les participant·e·s. Cette étape apporte la traduction des pistes de solutions en termes d’enseignements à dispenser : une façon pour ces jeunes de transformer leurs aspirations et leurs inquiétudes en propositions concrètes pour le système éducatif.
Lorsque leur est posée la question de ce que nous devrions tous·tes apprendre à l’école pour atteindre le futur qu’il·elle·s souhaitent, la première demande des jeunes est celle d’apprendre ou de réapprendre les valeurs et vertus personnelles qui permettent un « vivre ensemble » harmonieux. Il·elle·s parlent notamment de respect, de gentillesse, de solidarité, de valeurs morales en général, de tolérance, d’ouverture d’esprit, d’empathie, d’acceptation, de responsabilité, d’amitié, d’amour, etc.
Ce résultat, couplé à la quasi totale absence de mention des compétences et aptitudes classiques comme les sciences, les technologies, l’ingénierie, les mathématiques, les sciences sociales ou humaines, traditionnellement transmises à l’école, est stupéfiant. L’urgence du besoin d’un socle de valeurs et de vertus pour développer et harmoniser à nouveau nos relations sociales, nos interactions les un·e·s avec les autres, est quasiment hurlée par la jeunesse partout dans le monde.
Enseignements généraux
Près d’un quart des répondants conçoit l’école comme un lieu de transmission de valeurs personnelles et de vertus. Ainsi, l’attention se porte sur des valeurs interpersonnelles, des qualités qui irriguent nos interactions sociales : respect, solidarité, empathie. Parallèlement, d’autres valeurs émergent, plus centrées sur le développement individuel. La responsabilité, la patience et le courage sont cités, dessinant le portrait d’un·e individu·e à la fois conscient de ses devoirs envers autrui et capable de se surpasser.
La préoccupation environnementale, déjà perçue comme un enjeu majeur pour le futur, resurgit dans les propositions d’enseignements. Les jeunes appellent à une éducation renforcée autour des problématiques environnementales, mettant en lumière des sujets tels que la lutte contre le changement climatique, l’adoption de modes de vie durables et le respect et la protection de l’environnement.
Un·e participant·e sur dix exhorte l’école à accorder davantage de place à l’apprentissage des compétences interpersonnelles et de travail en équipe. La communication, la collaboration et la compréhension mutuelle figurent en tête de ces compétences. Ce souhait d’apprentissage plus orienté vers l’interaction avec autrui est renforcé par les contributions invoquant l’importance des causes sociales et des compétences émotionnelles et comportementales.
L’école est perçue comme un lieu d’apprentissage de compétences de vie pratiques, utilisables dans la vie quotidienne et professionnelle. Les répondant·e·s évoquent ainsi la gestion financière, l’éducation sexuelle, et autres compétences pragmatiques essentielles à une vie adulte épanouie.
L’apprentissage de compétences cognitives et liées à la résolution de problèmes est également valorisé. L’esprit critique, clé de voûte de cette catégorie, est présenté comme une compétence indispensable à développer pour les jeunes.
Parallèlement à ces compétences transversales, les disciplines académiques traditionnelles ne sont pas oubliées. Sciences de la gestion, sciences sociales, humanités, sciences dures : toutes trouvent leur place dans le panorama des enseignements souhaités. Cependant, leur enseignement se doit d’être renouvelé, de s’adapter à un monde en perpétuel mouvement, afin d’offrir aux jeunes des outils pour comprendre et agir sur leur environnement.
Enfin, les jeunes participant·e·s appellent de leurs vœux une éducation qui leur permette de mieux comprendre le monde et ses mécanismes. Ainsi, l’école devrait permettre de mieux appréhender le fonctionnement des instances et systèmes politiques, de se préparer collectivement au futur, d’agir en tant que citoyens éclairés et de comprendre les rouages de la société.
Aperçu des principaux thèmes
Vous trouverez ci-dessous un graphique dans lequel vous pouvez naviguer pour en savoir plus sur les thèmes abordés par les participants. Chaque thème (également appelé "cluster") se rapporte à une idée exprimée par ces derniers. Il existe deux types de clusters : les macro-clusters, qui se rapportent à des catégories plus générales, et les sous-clusters, qui décomposent les idées plus finement et sont rattachés aux macro-clusters. Les pourcentages affichés correspondent au nombre de participants ayant écrit sur ce thème parmi l'ensemble des participants ayant répondu à la question. Pour des raisons de lisibilité, seuls les clusters cités par plus de 1% des participants sont représentés.
La visualisation ci-dessous est dynamique : tapez ou cliquez sur les boîtes pour voir les clusters en détail. Vous pouvez également utiliser les filtres.
Différences entre les régions du monde
Le miroir mondial de l’éducation : valeurs, protection de l’environnement et éducation émotionnelle
Au travers des diverses régions du globe, une évidence se dégage : l’importance des valeurs et vertus personnelles. Ce thème est, en effet, majoritairement évoqué par les participant·e·s, à l’exception notable de ceux·elles issu·e·s d’Asie de l’Est et du Pacifique, qui ont préféré mettre en lumière les connaissances et compétences en général.
La protection de l’environnement se distingue également comme un enjeu d’enseignement crucial, particulièrement prisé en Amérique du Nord et en Europe ainsi qu’en Asie centrale. Une thématique en phase avec les défis écologiques actuels, traduisant une forte volonté des jeunesses de se sentir outillées pour y faire face.
Enfin, un constat singulier émane de l’Asie du Sud et de l’Est, ainsi que du Pacifique, où les compétences émotionnelles ont été fréquemment citées. Une tendance de fond qui ouvre la voie à une réflexion plus large sur l’importance de l’éducation émotionnelle au sein des systèmes d’enseignement.
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