Boîte à question #6

Pour construire ce futur souhaité, je serais prêt(e) à renoncer à...

Photo: Brooke Cagle

Contributions
0
Thèmes
0

Pour façonner le futur souhaité, les jeunes se sont montré·e·s prêt·e·s à des sacrifices de diverses natures, touchant leur quotidien, leur mode de vie, leurs possessions matérielles, leurs relations, et même certains éléments fondamentaux de leur identité.

Les sacrifices évoqués sont étroitement liés aux inquiétudes et aux problèmes collectifs identifiés dans les réponses aux questions précédentes. Les participant·e·s semblent prêt·e·s à abandonner des éléments de leur quotidien, mais également à aller plus loin, en investissant du temps et de l’argent - une forme manifeste d’engagement.

Enseignements généraux

Lorsqu’on leur demande à quoi il·elle·s seraient prêt·e·s à renoncer pour concrétiser l’avenir qu’il·elle·s envisagent, près de la moitié (46 %) des participant·e·s mentionnent des éléments liés à leur style de vie, qu’ils soient matériels (22 %) ou immatériels (24 %). Le confort et le mode de vie figurent en tête des éléments immatériels auxquels il·elle·s sont prêt·e·s à renoncer. Plus spécifiquement, les participant·e·s évoquent fréquemment le fait de renoncer aux voyages (notamment en avion) ou à l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux. Parallèlement, il·elle·s sont prêt·e·s à abandonner des aspects plus matériels de leur quotidien, à commencer par des éléments spécifiques de leur régime alimentaire, comme la viande et la malbouffe.

Globalement, les participant·e·s soulignent régulièrement des facettes de leur mode de vie souvent critiquées et reconnues comme étant à l’origine du réchauffement climatique - la surconsommation, l’usage du plastique, la mode rapide (fast fashion), etc. Cette autocritique, quant à leur façon de vivre, est également présente dans la catégorie défauts moraux (9 %), où l’on retrouve des commentaires liés aux aspects négatifs de leur personnalité, comme la paresse, la tendance à la procrastination ou l’égoïsme.

De plus, dans des proportions similaires aux catégories précédemment citées, les participant·e·s déclarent être prêt·e·s à renoncer à des ressources personnelles (21 %) : leur temps libre et leur argent en sont des exemples. Ce sacrifice financier est complété par des sujets mentionnés dans la catégorie relative aux ambitions personnelles (9 %), où le travail, la carrière, en particulier la rémunération, et la possession matérielle sont évoqués.

Quelques participant·e·s mentionnent des éléments relatifs à leurs relations sociales, indiquant qu’il·elle·s pourraient renoncer à leur entourage et à leur famille : les relations toxiques, la quête de l’amour, ou encore le désir d’avoir des enfants. Certain·e·s vont même jusqu’à dire qu’il·elle·s seraient prêt·e·s à abandonner des marqueurs d’identité et de croyances (privilèges, idées, patrie, valeurs...).

Alors que certain·e·s participant·e·s indiquent être prêt·e·s à renoncer à beaucoup de choses ou à tout ce qui sera nécessaire (5 %), d’autres affirment qu’il·elle·s ne sont prêt·e·s à renoncer à rien, ou qu’il·elle·s ne savent pas ce à quoi il·elle·s sont prêt·e·s à renoncer (3 %).

Il est à noter qu’une minorité de participant·e·s a mentionné des sacrifices que le monde devrait faire dans son ensemble, plutôt que des renoncements qu’il·elle·s seraient personnellement prêt·e·s à faire. Il s'agit d'un signal fort de leur conscience collective, indiquant qu’il·elle·s voient au-delà de leurs propres intérêts individuels pour envisager les transformations nécessaires à l’échelle globale.

En fin de compte, ces réponses illustrent la volonté des jeunes générations à faire des sacrifices personnels pour le bien-être collectif, une conscience de l’interconnectivité des défis qui se posent et une compréhension nuancée des efforts nécessaires pour construire l’avenir souhaité. Mais ils·elles soulignent aussi l’importance de l’engagement systémique et du changement à tous les niveaux - individuel, sociétal et global - si nous voulons construire un futur plus durable et équitable.

Aperçu des principaux thèmes

Vous trouverez ci-dessous un graphique dans lequel vous pouvez naviguer pour en savoir plus sur les thèmes abordés par les participants. Chaque thème (également appelé "cluster") se rapporte à une idée exprimée par ces derniers. Il existe deux types de clusters : les macro-clusters, qui se rapportent à des catégories plus générales, et les sous-clusters, qui décomposent les idées plus finement et sont rattachés aux macro-clusters. Les pourcentages affichés correspondent au nombre de participants ayant écrit sur ce thème parmi l'ensemble des participants ayant répondu à la question. Pour des raisons de lisibilité, seuls les clusters cités par plus de 1% des participants sont représentés.

La visualisation ci-dessous est dynamique : tapez ou cliquez sur les boîtes pour voir les clusters en détail. Vous pouvez également utiliser les filtres.

Différences entre les régions du monde

Entre morale et matériel : l’influence régionale sur les sacrifices des jeunes

En comparaison aux questions précédentes, les tendances entre les régions diffèrent davantage. Si les participant·e·s originaires d’Amérique du Nord et d’Asie de l’Est et du Pacifique évoquent principalement des renoncements ayant trait aux ressources personnelles, ceux·elles ayant grandi en Afrique subsaharienne priorisent les failles morales, également très représentées en Asie du Sud.

Tapez ou cliquez sur les boîtes pour voir les clusters en détail. Vous pouvez également utiliser les filtres pour comparer différentes régions.

Quelques réponses remarquables venant du monde entier

Femme, 21 ansChine
Lire plus
Pour économiser les ressources naturelles, je suis prête à acheter des produits recyclés, comme par exemple des cotons recyclés pour nettoyer la peau, au lieu de cotons doux et frais qui frottent moins le visage. Afin de démocratiser l'éducation et de favoriser le développement économique des régions pauvres, je suis prête à renoncer à mes vacances et à mon environnement confortable pour me rendre dans une école primaire de Dashanli afin d'y enseigner bénévolement pendant les vacances d'été.
Homme, 17 ansEspagne
Lire plus
Pour construire l'avenir auquel j'aspire, je me débarrasserais des chaînes de polarisation politique et de production de masse. La polarisation génère des conflits et des divisions qui déchirent les coutures de notre société. Je renoncerais donc à mon allégeance à une idéologie politique unique au profit de l'empathie, de la compréhension et de la volonté de s'engager dans un dialogue constructif. La production intensive fabrique des produits sans se soucier de leur impact sur l'environnement ni de l'exploitation de ceux qui les fabriquent. Je renoncerais donc à mon désir de consommation facile et bon marché et chercherais plutôt des alternatives durables et éthiques, qui contribuent à un monde plus sain et plus équitable. De cette manière, je m'efforcerais de construire un avenir où règnent l'unité et la durabilité, où chaque personne a la possibilité de s'épanouir et où le monde reçoit le soin qu'il mérite.
Homme, 27 ansInde
Lire plus
Pour construire l'avenir que je souhaite, je serais prêt à renoncer à certaines habitudes et comportements qui nuisent à la société et à l'environnement. Par exemple, je serais prêt à réduire mon empreinte carbone en utilisant les transports publics, le vélo ou en marchant plutôt que de conduire une voiture, et en adoptant un régime alimentaire à base de plantes pour réduire ma consommation de produits d'origine animale. En outre, je serais prêt à réduire mon utilisation de plastiques à usage unique et d'autres matériaux non recyclables, et d'opter pour des alternatives plus durables. Je serais également prêt à contribuer financièrement à des organisations et à des causes qui œuvrent à la construction d'un avenir meilleur pour tous. Dans l'ensemble, je pense qu'en faisant des sacrifices personnels et en adoptant des pratiques plus durables, on peut avoir un impact positif sur le monde et contribuer à construire l'avenir auquel nous aspirons.
Homme, 23 ansNiger
Lire plus
Pour construire un futur soutenable, je serai prêt à renoncer à un certain confort et à certaines facilités pour adopter un mode de vie plus économe en ressources. Pour construire un futur plus durable, je serai prêt à abandonner certaines de ces habitudes de consommation et à adopter un mode de vie plus minimaliste. Pour construire un avenir durable, je serai prêt à abandonner certains de ces modes de transport polluants et à adopter des modes de transport plus durables tels que les transports publics, le vélo ou la marche. Pour construire un avenir inclusif et équitable, je serai prêt à renoncer à certains comportements, en particulier aux préjugés et à la discrimination, et à travailler à la promotion de la diversité et de l'inclusion. Pour construire un avenir durable, nous devrons accepter de nous défaire de certains de ces comportements individualistes et de travailler ensemble à la réalisation d'objectifs communs.
Femme, 22 ansTurquie
Lire plus
Pour construire un avenir meilleur, il faut un effort conjoint et que chacun fasse des sacrifices. Cela implique d'être prêt à renoncer au confort et à la facilité en changeant ses habitudes quotidiennes et son mode de vie afin de réduire l'impact sur l'environnement. Cela implique également de dédier du temps et de l'énergie au bénévolat, au plaidoyer et à la recherche active de solutions aux problèmes mondiaux. Il est aussi vital de soutenir les organisations et les initiatives qui visent à créer un avenir meilleur, en leur versant de l'argent et des ressources. En outre, les individus doivent faire preuve d'ouverture d'esprit et accepter de se débarrasser de leurs anciennes croyances et attitudes, d'embrasser la diversité et d'avoir la volonté d'apprendre et de changer. Enfin, le fait de faire passer le bien commun avant les intérêts personnels et de favoriser le progrès collectif plutôt que la recherche du seul bénéfice personnel est un facteur essentiel dans la construction de l'avenir que nous souhaitons.
Homme, 26 ansUruguay
Lire plus
Même si je comprends le concept de renoncement, je ne suis pas tout à fait en accord avec ce dernier dans le cas présent. Par exemple, pour construire cet avenir, je serais prêt à renoncer à du temps libre que j'aurais pu consacrer à " m'amuser " ou à quelque chose de ce genre. Mais en même temps, vu que mon objectif principal est de construire ou d'aider à construire cet avenir meilleur, s'il fallait faire quelque chose pour y arriver, je serais prêt à renoncer à presque tout, mais je ne le verrais pas comme un renoncement, mais comme un choix.
Homme, 23 ansÉtats-Unis
Lire plus
Je n'ai pas grand-chose à abandonner. J'ai déjà abandonné la religion, l'une des principales causes de bon nombre de ces problèmes. Je suis déjà un régime végétarien qui contribue un tout petit peu à la stabilité de l'environnement. La plupart des problématiques nécessitent des sacrifices et des changements de la part des grandes entreprises, des responsables gouvernementaux et des médias. Ces trois entités sont aux commandes, du moins en Amérique. Il faut aussi que les citoyens mettent de côté leurs différences culturelles et soient prêts à cohabiter avec des membres d'autres origines ethniques et à faire preuve d'ouverture d'esprit au moment de choisir les dirigeants à mettre au pouvoir.
Femme, 20 ansVénézuela
Lire plus
À quoi d'autre devrais-je renoncer après la flambée des produits de base que je n'ai plus les moyens d'acheter dans mon pays, ou après les sacrifices que j'ai dû consentir pour réaliser un rêve dans une situation de crise indéterminée ? Ou mes droits humains en tant que femme, ou le renoncement au droit à une sécurité garantie, à des soins de santé sûrs, ou à la proximité de ma famille parce qu'elle a dû partir pour une vie meilleure et que la situation économique ne me permet pas de voir. Dois-je vraiment renoncer à autre chose ?
Femme, 27 ansMali
Lire plus
Je serai prêt à renoncer à mon nom, à ma fortune, à tout, même à ma famille. Je serai prêt à quitter mon confort qui en réalité n'impactera pas beaucoup mon bien-être futur. Je serai prête à renoncer au miel qui m'est offert aujourd'hui pour un avenir radieux. En somme, je serai prête à abandonner les jus naturels au profit du jus amer de caïlcedrat, si cela peut me garantir un avenir meilleur.
Précédent
Suivant

Entretiens à travers le monde